Le temps d’un coucher de soleil
Le temps d’un coucher de soleil
Nous vivons dans un monde où le cynisme et la brutalité ne semblent plus avoir de limites. La loi du plus fort piétine jour après jour le droit international (ce qu’il en reste) et nous nous en accommodons. Les pays dominants sont dirigés par des psychopathes et/ou des criminels, et cela semble être la norme (ainsi un Xi Jinping passe pour un grand sage). L’Ukraine continue d’être pilonnée quotidiennement et on s’y est « habitués ». À Gaza, un génocide toujours en cours est la réponse au pogrom du 7 octobre. Même l’UE, censée être la dernière citadelle des valeurs occidentales, n’arrive pas à condamner fermement cette barbarie comme elle avait condamné à juste titre les massacres du 7 octobre.
En Iran, « une guerre préventive » et de grosses bombes pour « négocier » l’arrêt d’un programme d’enrichissement d’uranium et pour obtenir « la paix » (et pourquoi pas le duo Trump/Netanyahou prix Nobel de la paix ?). Tout « ça » est parfaitement visible. Nous assistons à l’effondrement d’un monde qui s’était construit sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale et du « plus jamais ça ».
Depuis longtemps, nous savions, sans réellement l’admettre, que notre bel ordre mondial était imparfait, hypocrite et injuste, mais avec la dernière élection américaine, tout a volé en éclats. Nous avons basculé dans une période d’instabilité nouvelle. Les Trump, Poutine, Netanyahou, Khamenei et Erdoğan invoquent tous un Dieu vengeur pour expliquer leurs méfaits. Nous en sommes là, revenus aux temps des croisades.
« Par quels crimes les hommes ont-ils donc mérité tous ces maux ? Quel dieu irrité peut les avoir forcés à vivre dans cet abîme de misère ? » se demandait Érasme.
Certains jours, « cet abîme de misère » étreint plus que d’habitude. Certains jours, je ressens le besoin de regarder le soleil en face. Je me sais chanceux de pouvoir dire encore une fois la beauté du monde, comme on répète un mantra pour échapper à la folie des hommes. Le temps d’un coucher de soleil.