Albert Marquet, peintre du temps suspendu

 

Quelques notes prises en sortant de l’exposition :

Le début de l’expo surprend avec des nus féminins d’un érotisme sourd et sauvage. Matière picturale épaisse et granuleuse, très travaillée. Dessin ferme et précis.

Très diffèrent du reste de l’exposition où la fluidité et la spontanéité prédominent.

L’eau, l’air, la vapeur, les sujets impressionnistes : quai de seine, ports et bords de mer.

Touche directe, sans reprise et grande finesse dans les gris colorés, comme chez Morandi.

Esprit synthétique mais toujours spontané.

Un ensemble important de dessins, carnets de croquis, et caricatures d’une grande qualité.

L’influence de MANET. Touche franche et rapidité d’exécution.

Dans la deuxième partie de l’expo ( peut être étais-je un peu fatigué après avoir vu Paula Modersohn-Becker ? ) l’impression de « chiqué », cliché, lieux commun dans les choix des « motifs ». Port de Naples, d’Anvers, de Rotterdam, etc., comme si le « motif » primait sur la recherche picturale.

Mais quand Marquet simplifie, quand il va à l’essentiel c’est parfois SUBLIME ! Je lui pardonne ( mais qui suis-je pour pardonner quelque chose à Albert Marquet ! ) ses tableaux moyens pour les chefs d’œuvres qu’il nous offre : Couleur en majesté porté par la simplicité d’un dessin juste. La rêverie en plus ! Le bonheur quoi…un peu le même que devant un beau Bonnard.

J’aimerais vivre avec le port d’Hambourg, prendre le large tous les jours en admirant ces coups de pinceaux légers qui suggèrent tantôt la mer, tantôt l’air qui circule. Velasquez avait cette main et Marquet a hérité un peu de cette grâce.

La fin de l’expo assez inégale. FENETRES. Sujet encore une fois très classique, avec ses pièges que le peintre n’a pas su éviter. L’impression de peinture de chevalet esprit « petit bourgeois », quelque chose d’un peu rance…Mais comme pour contrebalancer cette note désagréable on découvre dans la même salle trois tout petit tableaux vraiment surprenants tant par la taille, que par la composition et la couleur !

 

Jusqu’au 21 aout 2016 : l’exposition monographique consacré à Albert Marquet au Musée d’Art Moderne de la vile de Paris.

 

http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-albert-marquet-0