Fulgurance et patience

Voici un tableau commencé il y a plus de deux ans déjà que j’ai terminé seulement maintenant. J’avais fait quelques esquisses dans la forêt de Hez-Froidmont pour saisir la fulgurance d’un printemps qui éclate. Certaines études sont restées telles quelles mais celle-ci m’a emmené ailleurs.

Il m’arrive assez fréquemment d’avoir l’impression que ce n’est pas moi qui décide. C’est inconfortable que les choses nous échappent, mais l’aventure véritable commence justement à ce moment-là.

Ici, j’avais fait appel à la rapidité de l’esquisse pour dire la beauté éphémère et l’éblouissement, mais j’ai du passer par la patience, autrement dit la lenteur. Comme si peindre était aussi accepter de sortir d’une linéarité temporelle coutumière.

Le temps de la peinture est autre que celui des saisons.