Dans quel monde vit-on ?

Nous croyions avoir déjà vu le pire, et nous espérions avoir apprit quelque chose…Mais la folie des hommes, le fanatisme religieux, le désir de domination et le besoin de vengeance s’imposent de nouveau.

« Wozu Dichter », « à quoi bon les poètes », écrivait Hölderlin et aujourd’hui, encore et toujours, ce même sentiment d’inutilité de l’art face à la barbarie. Parce que comment nommer l’innommable, comment faire pour ne pas être engloutit par ce flot d’atrocités ?

Si l’art ne m’est d’aucune utilité contre la barbarie, l’art m’est néanmoins nécessaire pour ne pas devenir une brute humaine à mon tour : je serais un homme amoindrie de sensibilité, d’imagination, d’empathie et d’élan vital si demain j’étais empêché de créer.

Le cauchemar absolu serait un monde sans création artistique, un monde peuplé d’hommes apeurés et occupés par leurs survie au point de ne plus pouvoir concevoir de la beauté. C’est le monde que les fanatiques d’ici et d’ailleurs veulent nous imposer.

Image : UNTITLED, 2017, oil on paper, 54 x 73 cm