Quand je peins des écorces je pense à Alep . Je n’ai aucune légitimité pour parler de la Syrie. Alors je me tais et je peins. C’est pour ne pas étouffer de cette horreur que je mets ma rage et ma tristesse dans ces « natures mortes ». C’est pour ne pas étouffer de honte de ne rien faire que je peins encore et encore cette matière blanche et fragile.

J’arrache une écorce, un peu au hasard, la jette sur une table de mon atelier pour en faire un motif de ce que j’appelle « des fragments d’humanité ».

 

Image : Jörg Langhans-Sans Titre, huile-sur-toile, 150 x 150 cm