J’avais commencé ce tableau avec beaucoup d’enthousiasme il y a plus d’un an déjà. Le fond d’air était délicieusement frais, le jaune des forsythias bien présent dans le paysage et tout semblait tendre vers un renouveau. Mais je ne sais plus exactement pour quelle raison ce tableau ne voulait pas se faire. Je l’ai ensuite abandonné et je m’étais consolé en pensant le reprendre plus tard, peut être au printemps prochain.

Nous y sommes au printemps 2022 ! Avec encore plus d’évidence, m’apparaît aujourd’hui cette beauté renouvelée chaque année par la nature mais aussi l’horreur que l’homme est capable d’infliger à ses semblables. Et je pense à cette vertigineuse simultanéité des vies, ici et là-bas.

Alors comme beaucoup d’autres silencieux, j’essaie bon gré mal gré de continuer à faire ce que je sais faire le mieux. Aujourd’hui je suis « heureux » d’avoir avancé dans cette peinture de forsythia et c’est ma petite victoire sur les idées noires qui m’ habitent.

Rien ni personne ne peut empêcher l’arrivée du printemps !

 

Et vivre, c’est ne pas se résigner.

Albert Camus, Noces