Des écorces, suite

( Kasimir Malevitch dans une forêt de bouleaux )

 

Les bouleaux me font penser à Malevitch.

J’imagine cet homme errer dans d’immenses forêts de bouleau. Là-bas, dans l’Est. J’imagine un carré blanc sur fond noir, immense et lumineux, peint par Kasimir aujourd’hui… j’imagine être Kasimir et je peins un siècle après lui un carré blanc sur fond noir : comme si Malevitch, après une très longue promenade, rentré enfin à l’atelier, se remettait à peindre son carré blanc sur fond noir. Mais la blancheur, cette fois-ci, est d’une lumière quasi mystique. Sa luminosité rejoint celle des fonds dorés des icônes byzantines.

Le souhait le plus secret de Kasimir Malevitch  enfin réalisé: réconcilier sa conscience d’artiste d’avant-garde avec son âme d’enfant du peuple dans un seul carré blanc sur fond noir !

Un beau rêve, n’est-ce pas ?

 

Untitled, 2012, oil on wood, 122 x 125 cm,©jorglanghans