Printemps

Ce n’est pas drôle de travailler dans le froid. En plus, les peintures à base d’eau sont inutilisables, il faut les protéger, sinon elles « tournent » et c’est bon pour la poubelle.

L’image du vaillant artiste bravant le froid pour délivrer son message me… réchauffe, Edward Munch, c’est moi !

Pendant que je dessine dans mon frigo ego-artistique il y a des milliers de gens qui fuient la guerre. Des hommes, des femmes et des enfants, qui fuient leur propre terre devenue inhabitable, qui traversent d’autres terres inhospitalières pour finir dans une boue glacé à Calais où ailleurs.

Pour eux, le mot « printemps » sonne de façon incongrue, la formule « printemps arabe » est devenu au mieux une fable. Pour eux, ce fut un printemps empoisonné

 

Image : Edward Munch à Ekely, 1925 Photo Lutz et Co, Berlin